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Anomalies de mise bas

L'atonie utérine.

Cette expression définit l'incapacité d'une chienne à mettre bas normalement sans assistance humaine.
Les contractions de l'utérus sont insuffisantes et la chienne n'arrive pas à expulser les foetus. Certaines lignées semblent prédisposées. La transmission de mère en fille laissant supposer une origine génétique de l'atonie utérine. L'anomalie n'étant d'ailleurs pas propre à une portée en particulier: une chienne ayant déjà présenté une atonie utérine lors d'une précédente mise bas connaîtra les mêmes problèmes lors d'une nouvelle mise bas.

Il est possible de relancer les contractions de l'utérus en faisant marcher la chienne. Il est également possible d'administrer à la chienne du calcium par voie orale sous forme de gluconate (toute autre forme d'administration doit se faire exclusivement sous surveillance vétérinaire). Le calcium est le carburant du muscle de l'utérus. Une baisse du taux de calcium sanguin chez la chienne, ou une difficulté pour celle-ci à le mobiliser sont souvent les causes des difficultés d'expulsion. Etant sans danger et sans risque de surdosage, il est bon de prévoir un soluté buvable de calcium (gluconate de calcium) qui sera donné à la chienne dès que les contractions utérines semblent trop faibles ou infructueuses.

Atonie utérine et fatigue utérine.

Il faut faire attention de ne pas confondre les deux. Dans le cas de l'atonie utérine, les contractions sont faibles et espacées. Dans le second cas, les contractions sont fortes et le profond creusement des flancs est parfaitement visible. Mais ces contractions restent infructueuses et l'utérus s'épuise, la chienne arrête alors de pousser. Il peut aussi s'agir d'une dystocie (difficulté à enfanter) obstructive (voir plus bas). Un chiot se présentant mal et empêche l'expulsion. Ou la portée est composée d'un chiot unique qui serait trop gros. Cette éventualité aurait pu être écartée si une radio, ou une échographie, avait été faite dans le second mois de gestation. Il serait alors contre-indiqué, et même dangereux de tenter de déclencher des contractions utérines sans un avis du vétérinaire.

Les positions normales.

Le chiot qui naît doit être allongé, c'est à dire les pattes tendues vers l'avant et vers l'arrière. La présentation antérieure (par la tête et pattes avant tendues) représente 60% des cas.
La présentation postérieure (par les pattes arrières) représente 40% des cas.

Les manoeuvres obstétricales.

Il peut être nécessaire d'aider la mère qui peine à expulser un chiot un peu plus gros que la moyenne, par exemple. Il est généralement trop tard pour attendre l'arrivée du vétérinaire, surtout si c'est la nuit. Vous devrez réaliser les manoeuvres obstétricales qui aideront la mère à expulser le chiot.

Une manoeuvre obstétricale mal conduite peut être responsable de la mort du chiot. Les manoeuvres devront être précautionneuses et douces. N'utilisez aucun instrument autre que vos mains qui seront au préalable désinfectées. Les gestes à faire resteront simples et sont détaillés ci-dessous.

Comment tirer un chiot Les tractions devront toujours être effectuées sur la chienne debout. Si elle est couchée, il faut la relever. La partie postérieure du vagin de la chienne est pratiquement verticale. Il faudra toujours tirer dans cet axe (flèche verte), c'est à dire vers le bas et vers l'arrière, presque verticalement. Il ne faut jamais tirer un chiot horizontalement. Dans tous les cas, on n'exercera pas de traction en continu sur le chiot, mais seulement quand la chienne pousse par elle-même. (Dr Alain Fontbonne). Attention: Tirer un chiot signifie aider la mère en tirant doucement quand on sent qu'elle-même est en train de pousser. Ne jamais tirer fort, et encore moins à contre temps de la mère. Vous risqueriez d'arracher un membre du chiot. Ce qui arrive plus souvent que l'on ne pourrait le penser.
En présentation antérieure (60% des naissances), on tirera la tête en la crochetant sous les mâchoires. Il ne faut pas tirer sur les membres, sous peine de créer des lésions au niveau des épaules.
En présentation postérieure (40% des naissances), vous serez contraint de tirer sur les pattes arrières, mais il faudra les attraper aussi haut que possible, par exemple, au dessus des jarrets.

Les dystocies obstructives.

La mère n'arrive pas à expulser le chiot. Il peut être trop gros, ou la position du foetus n'est peut être pas bonne. Nous avons vu ci-dessus quelle est la position normale d'un chiot lors de la naissance. Qu'il naisse en position antérieure ou postérieure, le chiot doit être allongé avec les pattes dans le prolongement du corps, un peu à la manière d'un nageur qui plonge du bord de la piscine. La flexion de la tête ou d'un membre peut gêner l'expulsion. Une présentation par le siège (pattes postérieures repliées sous l'abdomen en présentation postérieure) est une autre cause d'obstruction.

Ce type de dystocie est grave car, en se contractant désespérément, l'utérus détache les placentas de tous les foetus, les privant d'oxygène. Il faut intervenir rapidement en pratiquant les manoeuvres obstétricales. Si elles ne sont pas suffisantes, une chirurgie pratiquée par le vétérinaire s'imposera (épisiotomie ou césarienne).