Championnats et dérives : je veux un champion
à nimporte quel prix !
Franck Haymann - (Aniwa.com)
La cynophilie se mondialise, les champions fleurissent et les plus grands
champions contemporains ont comme théâtre dopération
les cinq continents. Mais en parallèle à cette internationalisation
des championnats, une course aux titres, vulgairement surnommée
« championnite », se développe.
De facto, ce constat nous oblige à nous poser des questions de
fond sur les méthodes actuelles de sélection et le devenir
de nos champions. De surcroît, cette course aux titres atteint des
sommets
financiers !
Le syndrome du champion existe depuis les premiers pas de la cynophilie
moderne. Mais reconnaissons que larrivée de nombreux pays dans
la cynophilie, leur entrée comme membre fédéré
ou membre associé au sein de la Fédération Cynologique
Internationale a multiplié dautant le nombre de championnats
et donc le nombre de champions. Mais, bien plus que les titres, le seul
élément qui nous permette dévaluer la justesse
du choix des juges repose sur létude et le suivi des lignées,
très souvent, des années après que le champion en question
ait été retiré de la reproduction.
Commençons par une « petite analyse chiffrée »
La cynophilie française peut se targuer de ne pas suivre la méthode
inflationniste de quelques-uns de ses voisins européens, lAllemagne
en particulier où les titres de champions nationaux et régionaux
poussent comme des champignons. Pour devenir Champion de France de conformité
au standard, le postulant ne dispose pas dun grand nombre de possibilités
: soit il répond aux exigences assorties du CACS de la Nationale
délevage organisée par son Association de race, soit
il remporte le même certificat lors du Championnat de France de
Conformité au Standard, sous la houlette de la Société
Centrale Canine. Ce qui nempêche pas certains chiens dobtenir
le CACS à ces deux manifestations la même année
et même, plusieurs années de suite. De quoi refroidir déventuels
candidats au titre !
Lautre élément troublant du système français
repose sur le choix des juges. Plus de 1300 juges sont agréés
par la Société Centrale Canine. Hors, moins de 10% sont
appelés à officier régulièrement et ils ne
sont quune poignée à officier de manière hebdomadaire
Ce sont souvent ces derniers que lon retrouve en exposition de championnat
ou lors des nationales délevage. Autrement dit, le choix
des juges en termes de CACS de championnat repose sur le choix des organisateurs
dexpositions. Dans plusieurs races, malgré une trentaine
dexperts autorisés, ils sont souvent deux ou trois à
monopoliser les jurys dexpositions spéciales et de championnat
Face à cette situation, les éleveurs français sont
de plus en plus nombreux à sortir des frontières. Visiblement,
ce choix na pas lair de trop mal leur réusssir : la
France est le pays n°1 de la Fédération Cynologique
Internationale en matière dhomologation de titres de «
Champion International de Beauté ».
Les Français et les titres de champion international délivrés
par la F.C.I.
Les éleveurs français sont de plus en plus incités
à sortir des frontières. Pour preuve, les statistiques de
titres homologués par pays confirment cette tendance. En 1990,
la FCI a homologué 2005 titres de champion, en 2000, ce sont 3840
chiens qui se sont vu homologué le titre !
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