Du côté des CH CS... de la S.C.C
(Aniwa.com)
Chaque année, la Société Centrale Canine publie les titres de Champions
de France de Conformité au Standard homologués l’année précédente. Si,
théoriquement, il n’y a que quatre titres possibles (deux en mâles et
deux en femelles avec les CACS attribués lors des deux championnats) ce
nombre est en réalité beaucoup plus important dans les races où les tailles,
poids, poils et/ou coloris entrent en ligne de compte (c’est le cas du
Caniche, du Teckel ou du Dogue Allemand où chaque CACS attribué devient
un champion en puissance).
Concrètement, si nous prenons les chiffres bruts, il semble beaucoup plus
difficile pour un éleveur d’accrocher un titre de Champion de France de
Conformité au Standard au palmarès de son élevage qu’un titre de Champion
International de Beauté. Dans cette logique, les Français n’hésitent plus
à étendre leur champ d’investigations en allant chercher les titres de
champions chez nos voisins européens : Luxembourg, Belgique, Allemagne,
Italie, Espagne, Portugal, Suisse, etc. sont leurs cibles favorites et
permettent également de leur ouvrir de nouveaux marchés. Certains n’hésitent
pas à changer de continent en confiant « leur champion » à des
handlers américains, en mettant « en station » leur champion
dans un élevage canadien ou chez un éleveur américain. Au demeurant, cette
course au (x) titre (s) est loin d’être une spécificité tricolore…
Existe-t-il des alternatives au modèle français ?
Actuellement, les systèmes de championnat en vigueur dans le monde
cynophile reposent sur plusieurs modèles :
Le modèle AKC (américain) instauré par « American Kennel Club ».
Cet organisme demeure, rappelons-le, le plus important organisme d’enregistrement
de chiens de races dans le monde, avec, en moyenne, 1,3 millions de pedigrees
délivrés chaque année. L’attribution d’un titre de champion est basée
sur un système de points prenant en ligne de compte le nombre de concurrents
par race et par exposition. Chaque année, l’AKC publie la liste des races
qu’il reconnaît, les pointages par Etat (Californie, New-York,…) et le
nombre de points selon le nombre de concurrents inscrits à l’exposition.
Chaque winner (mâle et femelle) se voit attribuer un nombre de points
(entre 1 et 3). Lorsque le candidat au championnat américain cumule 15
points, les services de l’AKC lui décernent automatiquement le titre de
AKC Champion. Résultat, dans certaines races, Labrador, Rottweiler, Cocker
Américain, plusieurs centaines de titres sont attribués chaque année.
Le titre de champion est un culte auquel aucun éleveur américain n’échappe.
De là à se poser des questions sur leur valeur… il n’y a qu’un pas !
Preuve de ce « culte du champion », la Westminster, une exposition
prestigieuse organisée chaque année par le Westminster Kennel Club qui
réunit pendant une semaine 2500 champions, majoritairement d’élevage américain,
qui ne comptent plus les victoires de groupes (Group 1st) et les Meilleur
de l’exposition (Best in Show). Certains chiens, comme la célèbre Tryst
of Grandeur, font partie du « Club des 100 », des chiens qui
peuvent aligner plus de 100 Best in Show sur le circuit américain !
Le modèle Kennel Club (britannique) : Les Britanniques qui
sont à l’origine de la cynophilie moderne (standard, clubs de races, organisation,
sélection…) ont une méthode « bien à eux ». En effet, outre-Manche,
la carrière d’un futur champion démarre peu de temps après sa naissance.
Faire ses classes avant d’inscrire un chien en championnat y est une méthode
largement éprouvée. Les expositions de championnat proprement dites, (Championship
show) sont les passages obligés pour les champions en herbe puisque ce
sont les seules où le Challenge Certificate est attribué (un en mâles,
un en femelles). Il faut trois CC’s pour homologuer un titre de champion
anglais. Les calendriers des expositions de championnat sont publiés deux
ans à l’avance avec un jury déterminé par race. Un même juge ne peut juger
deux expositions de championnat deux week-ends d’affilée.
Le modèle allemand (VDH) : l’Allemagne est actuellement le
pays où les titres de champions pleuvent. Vous avez, d’une part, les titres
inhérents aux Clubs de races (Klubsieger, …), les championnats toutes
races régionaux (Saarland Sieger, Wurtemberg Sieger), les championnats
spéciaux (Mémorial, …), l’exposition de championnat (le Bundessieger,
sigle BS), le Championnat d’Europe (European Sieger, sigle ES) et d’autre
part, les titres homologués par le VDH, la Société Centrale Canine allemande
(VDH Champion). Difficile pour un non-initié de s’y retrouver dans un
tel maquis…
La valeur de ces titres
D’un championnat « toutes races » au Mondial « de la
race »
Chez les éleveurs, la valeur d’un titre est différente d’une race à l’autre,
d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre… L’apprenti éleveur,
bardé des meilleures connaissances cynotechniques et surtout d’intentions
louables est comme jeté en pâture lorsqu’il débute en championnat, certains
faisant « cynopholie ».
Pour ne pas devenir « cynophobe », l’éleveur qui a entre les
mains de quoi apporter sa pierre à l’édifice ne doit surtout pas être
laissé seul mais épaulé par des « routiers du circuit ». Sous
peine, d’être rapidement écoeuré et de quitter la cynophilie aussi vite
qu’il y est entré.
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