Le pyomètre |
article rédigé par les
vétérinaires Wanimo.com |
(Wanimo.com) |
Texte ajouté le
06-05-2003 |
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Le pyomètre
Les caractéristiques et les causes de ce problème :
Le pyomètre est une affection touchant l'utérus ayant pour
origine un dérèglement hormonal (des hormones sexuelles)
survenant le plus souvent dans les deux mois qui suivent les chaleurs
de la chienne.
Le dérèglement hormonal aboutit à une production
trop importante de mucosités et de sécrétions par
les glandes de la paroi utérine. Le col utérin étant
fermé, les sécrétions s'accumulent dans l'utérus.
Celui-ci se dilate alors de façon exagérée. Une infection
bactérienne secondaire du contenu utérin vient souvent compliquer
le tableau clinique.
Le pyomètre est susceptible de toucher toutes les chiennes de
plus de sept ans, n'ayant pas été stérilisées.
Il n'y a pas de prédisposition de race pour cette affection.
La cause précise du dérèglement hormonal n'est pas
connue. Toutefois, certains pyomètres ont pour origine l'utilisation
abusive ou inadaptée de traitements hormonaux (pour les avortements,
l'interruption ou la prévention des chaleurs) et, dans ce cas,
ils peuvent toucher des chiennes de tout âge.
Les symptômes :
Il existe deux formes principales de pyomètre :
le pyomètre à col fermé : les sécrétions
s'accumulent dans l'utérus. Mais aucune perte vulvaire n'est décelable.
On note en revanche une distension abdominale.
le pyomètre à col ouvert : la pression exercée par
les sécrétions fait ouvrir le col utérin. On observe
alors des écoulements vulvaires muco-purulents, avec parfois du
sang.
Les symptômes sont souvent peu spécifiques (mis à
part les éventuels écoulements vulvaires). La chienne est,
en effet, abattue et anorexique. Il arrive aussi que la chienne se mette
à boire et à uriner en quantité très importante.
On parle alors de polyuro-polydipsie. Enfin, de l'hyperthermie est parfois
présente.
Les symptômes généraux sont plus importants en cas
de pyomètre à col fermé. La chienne est totalement
prostrée, peut vomir ou être déshydratée. Cela
aboutit parfois progressivement à un état de choc voire
au coma.
Le diagnostic :
Le pyomètre doit être suspecté chez toute chienne
non stérilisée de plus de sept ans, qui présente
un abattement soudain, de l'anorexie et/ou une polyuro-polydipsie dans
les deux mois qui suivent ses chaleurs.
Le diagnostic est assez facile à réaliser si des pertes
vulvaires sont présentes. En revanche, lorsque le pyomètre
est à col fermé, il est plus difficile à mettre en
évidence.
Il faut alors effectuer des radiographies de l'abdomen ou une échographie
abdominale. Ces deux techniques d'imagerie révèlent, en
effet, une dilatation utérine anormale et la présence d'un
contenu liquidien dans l'utérus.
Des examens sanguins sont parfois réalisés. La numération-formule
montre souvent une augmentation du nombre de globules blancs (et plus
particulièrement des polynucléaires neutrophiles). Les examens
biochimiques révèlent parfois une augmentation du taux de
l'urée et de la créatinine sanguines, en cas de déshydratations
et d'atteinte rénale concomitante.
Le traitement :
Le pyomètre est une affection grave qu'il faut traiter rapidement.
Le traitement le plus couramment effectué et le plus efficace
est d'ordre chirurgical. Il consiste en une ovario-hystérectomie,
c'est-à-dire que l'on retire les deux ovaires et l'utérus
dans sa totalité. Les chiennes sont souvent perfusées durant
et après l'intervention, notamment pour lutter contre la déshydratation.
Une antibiothérapie par voie générale complète
généralement le traitement.
Le traitement chirurgical est le plus efficace car il permet une guérison
totale et rapide. De plus, cela évite la survenue de récidives
aux chaleurs suivantes.
Il existe en effet des traitements médicaux pour traiter le pyomètre.
Mais, ceux-ci sont moins concluants et le risque d'apparition de récidives
aux chaleurs suivantes est assez important. Les traitements médicaux
sont donc réservés pour les chiennes dont l'état
général est trop atteint et qui ne peuvent donc pas subir
une intervention chirurgicale. Il peut aussi être réalisé
chez des chiennes reproductrices dont les propriétaires refusent
l'ovario-hystérectomie.
Les traitements médicaux consistent à provoquer une dilatation
du col utérin puis des contractions des parois utérines,
pour faire expulser les sécrétions. On y adjoint aussi un
traitement antibiotique.
Ces traitements médicaux sont toutefois assez lourds et ne constituent
pas le traitement de choix du pyomètre. Il est effectivement préférable
de privilégier l'intervention chirurgicale.
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