Les disciplines permettant d'écrire l'histoire de l'humanité sont nombreuses. La paléontologie et l’archéologie permettent de formuler des hypothèses sur l’apparition de l’Homme moderne. La linguistique a conduit à montrer les étroites relations entre les différenciations génétiques et les différenciations linguistiques des populations humaines. Il faut en ajouter une nouvelle, l’anthropologie génétique qui, en disposant d'outils moléculaires sophistiqués, permet d'explorer les génomes et de confirmer les hypothèses faites sur les évènements survenus au cours de notre histoire, ou d'en formuler de nouvelles.

 

Diversité génétique des populations


Le premier mécanisme responsable de cette diversité est la mutation correspondant à une modification brusque d'une séquence d'ADN qui va engendrer des changements structuraux ou fonctionnels chez l'individu. Elles vont pouvoir se transmettre à la descendance et avoir la capacité de se disséminer dans la population.

Le second est la sélection naturelle qui donne, génération après génération, et en présence d'un environnement particulier, la capacité à s'y adapter. Par exemple, les peuples des Andes ont développé des caractères leur permettant de vivre à haute altitude.

Le troisième mécanisme est la migration génétique issue du brassage des populations qui augmente la diversité génétique. L'inverse la réduisant (endogamie).

Enfin, dernière cause de diversification génétique, la dérive génétique. Chaque géniteur, au moment de la reproduction, transmet de manière aléatoire la moitié de son patrimooine génétique. C'est la meiose. Pour qu'un individu puisse transmettre à coup sûr la totalité de son patrimoine génétique, il faudrait que le nombre de ses enfants soit infini. Ce qui est impossible. En conséquence, certains caractères ne sont pas transmis d'une génération à l'autre.

Les 2 axes de recherche portent sur l'étude de l'ADN mitochondrial et sur le chromosome Y.
L'ADN mitochondrial est un petit morceau d'ADN indépendant transmis exclusivement par la mère (tous les chercheurs ne s'accordent pas sur ce point). Sa fonction étant de donner de l'énergie à nos cellules afin qu'elles puissent survivre.
Le chromosome Y détermine le sexe masculin. Il est transmis par le père et seuls les hommes le possèdent.

 

 

Les généticiens ont individualisé plusieurs vagues migratoires majeures. La première, semblant dater de 30 à 35 000 ans, est objectivée par le marqueur M173, puis M343 (période aurignacienne), mutation qui est apparue à cette époque au niveau de la jonction Europe/Asie. La deuxième vague sensée s’être produite il y a environ 25 000 ans est illustrée par la mutation M170 dont l’origine est située au Proche Orient.
Les Basques actuels ont la particularité de présenter les fréquences parmi les plus élevées de ces deux marqueurs "pré-néolithiques" au sein des populations européennes. Cela renforce l’hypothèse d’une installation de ce peuple dans la zone ouest pyrénéenne dès le Paléolithique Supérieur avec ensuite au fil du temps conservation de ces caractéristiques sous l’effet de la dérive génétique et d’un degré relativement élevé d’endogamie.

 

 

Au niveau de l’ADN mitochondrial, matériel génétique transmis uniquement par voie maternelle, deux marqueurs H et V illustrent la repopulation ouest-européenne après la dernière glaciation. Les Lapons et les Basques se singularisent par une relative haute fréquence de ces deux marqueurs (les premiers par le biais de la dérive génétique et les seconds car ils sont probablement les descendants les plus directs des hommes ayant survécu dans la zone refuge du Sud Ouest de l’Europe).
Enfin, dans le secteur médical, de récentes études démontrent un lien entre les groupes d’ADN mitochondrial et l'apparition de certaines maladies telles que les pathologies mitochondriales.

Genograhic ou la recherche de nos origines.



Il y a 35 000 ans


Il y a 25 000 ans


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"Ainsi, si l'on résume les théories génétiques actuelles, les Basques d'aujourd'hui sont les plus fidèles descendants de l'un des premiers groupes humains ayant colonisé l'Europe en provenance de l'Est pendant la période paléolithique. Ces hommes ayant survécu à la derni-re glaciation dans la zone refuge des Pyrénées de l'Ouest ont contribué en partie au repeuplement européen post-glaciaire. La période néolithique est apparue tardivement en zone basque et s'est probablement traduite par peu de mélanges génétiques. Ce modèle basé sur la génétique est en bonne corrélation avec les données historiques ou archéologiques."
Propos tenus par le Dr Frédéric Bauduer le 15-05-2005.
Il est membre du groupe de recherche HIPVAL (Histoire des populations et variation linguistique dans les Pyrénées de l'ouest. - http://www.iker.cnrs.fr/) où il est responsable des prélèvements sanguins et de l'extraction d'ADN ainsi que l'analyse des polymorphismes classiques.

 

 

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